Essence et Existence

- Ben nan et toi ?

Cassie regardait Alex et ses goûts vestimentaires issus des séries pour ados que regardait sa maman, si elle se souvenait bien elle était parfaitement le genre de fille qu'elle traitait de "petite pute"... aucune idée de ce que c'était vraiment mais ça n'avait pas l'air gentil autrement dit c'était intéressant, ça avait le parfum de l'interdit et forcément ça éveillait sa curiosité.

Elle libéra Tigrou de son emprise en le dirigeant vers Alex.

- Il s'appelle Tigrou.

L'animal curieux de cette nouvelle odeur s'approcha et lui renifla directement les fesses... technique sûrement volée à Wolf pour son aplomb et son manque de tact.

Lizzy soupira en s'asseyant. Monsieur tentait de faire de l'humour à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Elle sentait que ça allait être très très très fatiguant...

Elle boucla sa ceinture et fit attention de ne pas se prendre les pieds dans la panoplie de GI Joe qui prenait la place du mort. Ouais, tiens, c'est marrant, ça... La place du mort...

- Vous êtes militaire ou quelque chose du genre ? demanda-t-elle avec un peu d'intérêt.

Mieux valait se renseigner s'il savait vraiment se servir de tout ce bazar ou s'il se ferait péter la gueule, et la leur, à la 1re utilisation.

Alex médita sur le renvoi de question. Etait elle une alien ? Si oui en aurait elle forcément conscience ?
Elle n'eut guère le temps de fournir une théorie intéressante que le mini roi de la jungle prenait des libertés. Heureusement qu'elle était assise sinon elle l'eut trouvé avec la tête dans son cul.
Elle posa sa main sur le front de l'animal pour le reposer avec douceur mais fermeté.

- Je fais pas ça avec les peluche, lui expliqua-t-elle pour qu'il comprenne bien que son rejet n'était lié à lui mais au rè animal en général. Exception du singe et des porcs que pouvaient représenter les hommes parfois.

Elle regarda la petite fille. Elle avait une bonne bouille et elle était blonde comme elle.

- Tu fumes, lui demanda-t-elle.

Bon. Apparemment elles n’aimaient pas l’Agence tout risques. Vraiment, le goût des bonnes choses se perdait ! Et dire que le dixième épisode de la saison cinq… Pfff. Tant pis pour elles.

Pendant que les deux blondes échangeaient des nouvelles de leur planète d’origine – D’ailleurs si, comme le dit le bouquin, les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, les blondes doivent sûrement venir d’un trou noir ! – pendant ce temps là donc, Wolf regarda la brune s’installer, et se retint de tout commentaire lorsqu’il la vit bousculer un peu ses bébés. Il observait chacun de ses gestes, les sourcils froncés.
A sa question, il continua de lui jeter un œil soupçonneux. Se pourrait-il qu’elle ne l’ait pas reconnu ? - Manifestement, oui. Sans doute était-elle trop jeune à l’époque.

- « Dans une autre vie. », lui répondit-il laconiquement, avec toujours ce petit air d’avoir tout le poids du monde sur les épaules.

Quand une question à l’arrière lui fit dresser l’oreille. Comme un chien de chasse à l’arrêt.

- Non, exprima-t-elle tout aussi bien de la tête qu'en parole.

Cassie la contemplait encore des pieds à la tête.

- Ta maman te laissait sortir comme ça ?

La question n'avait rien de péjorative, juste une curiosité de son accoutrement qu'elle croyait réservé aux films.

Alex sortit son paquet de clope et avisa les 4 malheureuses.
Elle soupira mais s'en alluma quand même une.

- Ben quoi...J'ai viré la jupe pour un jean, dit elle en soufflant la fumée sur la gamine.

Cassie toussa mais garda le nez pointé vers Alex. Ce qui était dérangeant tenait moins de son accoutrement que dans sa façon d'être mais Cassie avait assimilé les deux par soucis de simplicité.

- Je trouve ça cool... Wolf aussi d'ailleurs, ajouta-t-elle avec en petit sourire espiègle.

Le bruit du briquet lui fit tourner la tête. Sans parler des volutes de fumée.

- « Humph » fut son seul commentaire à la remarque de Cassie.

Et rivant son regard à celui de la seconde effrontée :

- « Eh t’as des clopes, toi… File moi z’en une. » Dit-il d’un ton sans appel.

Il n’avait pas l’air du genre de type à tolérer un refus.

Alex soupira et lui lança le paquet où se trouvait également le briquet. Elle savait ce que c'était que le manque de nicotine alors elle allait pas faire sa chieuse.

Puis bon. Il lui faisait un peu peur.

Il attrapa le paquet au vol, en sortit l’objet de sa convoitise… et empocha le paquet !
En tirant sur sa clope, le vieux soldat se renfonça dans son siège, tête en arrière, les yeux mi-clos à chaque bouffée. Ah, on était sacrément bien dans cette caisse !
Il suffisait d’effleurer un bouton, et l’appui-tête se renversait en arrière ; un autre, et le fauteuil gonflait au niveau des lombaires. Il fit aussi glisser la vitre, dans un bruit feutré. Passant le bras à l’extérieur, savourant cet instant, avalant et recrachant la petite mort avec une délectation morbide, jouissant de son intimité avec cette faucheuse impalpable. Il était bien.

Quand un petit bruit lointain, encore couvert par le babillage des filles, commença de lui titiller l’oreille… Ils étaient seuls dans la nuit tombée, sur le bitume de la station service.
Et se précisant peu à peu, comme un cliquetis lointain…
Le son s’amplifiait. Quelque chose se rapprochait. Quelque chose d’invisible, qui trouvait seul sa voie dans la cité privée de lumière.
Non. Pas une chose. Des choses. Comme une cavalcade effrénée sur l’asphalte fondu. Des centaines de griffes frappant le sol, tintant à chaque pas de leur course folle ; inexorable, désordonnée. Une horde de cauchemar projetée dans les rues d’Epsilon, à la recherche de proies imprudentes. Quelque mille-pattes géant, vomi par les entrailles de la terre, parcourait-il les artères fumantes de la ville en quête de sang frais ?

Wolf passa la tête par la fenêtre, incrédule. Quel autre cataclysme les dieux avaient-ils encore inventé ?
Déjà, des dizaines de lueurs vitreuses jaillissaient de la nuit ! Autant d’yeux rougeoyants approchant à grand pas...
Tout autour d’eux, une vaste meute de regards insensés, lancée à pleine vitesse vers les faisceaux de leurs phares. Une cohorte d’épaules et de poils roussis, de crocs acérés luisant de bave en filets, et ce sourd grondement contenu, à figer le sang dans les veines – tant il annonce l’hallali !

Ils étaient encerclés. Une nuée de chiens fous, tout ce que la ville comptait de toutous, avait rendez-vous là, aux pieds des derniers maîtres ici-bas !
Seulement, il n’y avait plus ni pantoufles ni pâté, juste une sauvage colère contre ceux qui avaient tout abîmé ! L’homme ne tenait plus personne en laisse ; il jonchait les caniveaux.

Un grand molosse emporté par l’élan bondit sur le capot, en secouant tout le véhicule. Son museau était rougi du sang des victimes dont il s’était repu, et tout un côté de lui était à vif, noirci. Il avait vu la mort frapper et y avait survécu.
Alors la bête hurla de tous ses poumons, une longue plainte glaciale.


Wolf le regarda médusé...
"Putain ! C’est drôlement fort, c’qu’elle fume la petite."

Lizzy sentit la peur lui nouer le ventre en voyant toutes ces bestioles. Elle n'avait jamais aimé les chiens et ce n'était pas eux qui réussiraient là où un gentil petit toutou n'avait pas eu sa chance.

- Remontez vos vitres ! ordonna-t-elle aux filles à l'arrière tout en fermant la sienne avec rapidité.

Elle jeta un oeil à Wolf. Mais qu'est ce qu'il attendait ce crétin pour faire quelque chose ? Appuyer sur le champignon serait déjà une bonne idée mais apparemment GI Joe n'était plus vraiment avec eux. Il regardait le chien d'une drôle de manière qui lui fit froid dans le dos.

La faim avait ceci d’insolite qu’elle poussait parfois les êtres communs à se sortir d’eux-mêmes, à se dépasser pour arracher le morceau !
Et c’est en situation de manque que les créatures insignifiantes se révèlent, qu’elles supplantent les mastodontes et conquièrent la planète.
Les maîtres d’antan n’étaient plus rien que des proies, leur royaume balayé par les feux du soleil.
S'il était mort, bientôt viendrait l’hiver éternel, et le temps de la meute… Mais le soleil renaissait toujours, et avec lui un féroce appétit.

Faim de chair et soif de sang. Ni bien ni mal, que le but à atteindre. Même la douleur était moindre ; et la brûlure au flanc, juste un aiguillon qui rappelle que le pouvoir se paye, au prix d’un petit abandon.
Ils étaient avec lui ; ils étaient derrière lui. Attendant son ordre, attendant son geste.
La nourriture était proche ; elle était fraîche. Les femelles sentaient bon la sueur. Et derrière l'exquis parfum de bonbon des filles, déjà leur entrejambe suintait la douce odeur de la peur !

Wolf huma l’air en relevant le museau, d’un air hébété. Il étreignait encore sa cigarette à demi consumée, et fixait le pare-brise en haletant, la langue pendante. Les deux bêtes se regardaient en chiens de faïence…
Un petit tremblement spasmodique agita la lèvre de Wolf, et c’est les babines retroussées qu’il se surprit à grogner !

Lizzy avait fini de remonter sa vitre quand elle entendit le grognement de Wolf.

Merde... Voila qu'il pète les plombs !

Elle jeta un oeil derrière elle pour voir les filles.

- Il a déjà fait ça ? demanda-t-elle à Cassie.

Cassie était agrippée à Tigrou qui grognait misérablement toutes griffes dehors prêt à défendre chèrement son pain au saucisson qui l'attendait dans le coffre. Elle leva la tête à l'interpellation de Lizzy, Wolfy débloquait sérieux, il fallait faire quelque chose... ses yeux se rétrécirent, l'éclat typique aux petites filles y disparut subitement, elle n'aimait pas ça, vraiment pas, ça fichait la trouille, plus que dehors.

Elle se saisit de la fameuse BD compromettante trainant encore à l'arrière du véhicule et lui flanqua un grand coup sur le crane à lui précipiter la chute des cheveux... il serait bon pour prévoir un budget "petrol hahn" en urgence pour faire bonne mesure. En tout cas s'il n'aimait le nom d'Alice maintenant il savait pourquoi, Cassie eut un petit sourire.

- Et maintenant c'est mieux ?

Un bon coup dans la tronche, ça avait le mérite de remettre les idées en place. En plus, ça avait un petit côté éducation anglaise, pas pour lui déplaire, curieusement… Non qu’il l’aurait recommandée pour les enfants ; mais entre adultes consentants… ah ben non tiens ! Elle était pas adulte, justement. La plupart des grands auraient très mal pris qu’une gamine vienne leur raboter le crâne. Et pis le look Chaussée aux Moines, très peu pour lui…
M’enfin, du coup, c’était à se demander qui était la super-nanny de l’autre !

- « Euuh… c’est moi ou y’a une grosse mouche sur le pare-brise ? »

En fait il voyait encore plein de petits papillons de lumière… sous les projecteurs des phares. Et avait un sale air de rossignol milanais qui lui trottait dans la tête. C’étaient les trente-six chandelles de la mandale illustrée !

Wolf s’ébroua comme s’il sortait du bain. Il reprenait ses esprits, doucement. Regarder l’animal lui faisait vraiment un drôle d’effet. Comme de se regarder dans un miroir et de se découvrir une tête inconnue. Ou comme rencontrer son double, pour la première fois.
Il réalisa l’air effaré de ses compagnons de route.

- « Ah. Vous les voyez aussi, alors. »

Wolf enclencha une vitesse et pied sur le frein, fit vrombir le moteur. L’animal bondit au sol au premier soubresaut du véhicule.
Ca allait mieux... Mais pourquoi diable Wolf avait-il une irrépressible envie de se gratter derrière l’oreille ?

Il y avait une bonne vingtaine de chiens faisant cercle autour d’eux. Outre leur attitude, les quatre rescapés retranchés dans la voiture purent remarquer que toutes ces bêtes portaient trace de blessures. Pas seulement les brûlures et les ecchymoses récentes auxquelles on pouvait s’attendre, mais bon nombre d’entre eux avaient encore des bandages, une attelle, ou une cicatrice bien visible sur une zone rasée de leur corps. A certains, il manquait même une patte ou une oreille.

Soudain, un choc contre la portière, une masse sale et hirsute, un œil fou collé à la vitre ! Un grand chien de berger s’était rué contre le véhicule, la bave aux lèvres. Le gentil toutou semblait avoir perdu la raison.

Ca commençait à bien faire. Wolf pencha la tête en avant, yeux fermés, comme s’il se concentrait. Ou se résignait à ce qui devait être fait.
Il dégaina ses deux Beretta et rouvrit la portière. Wolf sortit en fixant les animaux d’un œil noir, déterminé.
Il braqua une arme sur celui qui semblait être le meneur, et leva la seconde.
Bam ! Bam ! Bam !
Trois coups de feu déchirèrent la nuit tombée.

Wolf venait de tirer en l’air. Ce serait une semonce, ou le signe du début de l’attaque.

Le cercle se resserra sur le véhicule dès que Wolf en sortit. Les grondements s’intensifièrent.
Mais les tirs eurent tout de même leur petit effet. Pas celui escompté, mais déjà un effet.
Au lieu de s’enfuir effrayés, tous les chiens s’assirent en cercle et levèrent le museau à la lune montante.
Puis à l’unisson, ils se mirent à hurler, et hurler encore. Un chant de mort, ou un appel à d’autres éléments de la meute ?

Seul le chef de cette horde sauvage s’était couché sur le dos. Il regardait l’humain, gorge offerte.
Pourtant, comment aurait-il pu comprendre qu’il était dans la ligne de mire, et la prochaine cible de Wolf ?

Pendant ce temps, la voiture noire s’était mise à trembler, d’abord imperceptiblement, puis de plus en plus fort…

Lizzy s'était recroquevillée sur elle même, les mains sur les oreilles, au moment où il avait tiré. Elle poussa un juron plutôt étonnant dans la bouche d'une jeune fille et ferma les yeux. Elle commençait à regretter d'avoir quitté l'Underground Café...

- Mais c'est quoi ce bordel ? cria-t-elle, en colère et paniquée, alors que la voiture tremblait.

Wolf remonta à bord à reculons, sans perdre les chiens des yeux. Lui aussi voulait foutre le camp d’ici. Au plus vite. C’était trop bizarre tout ça.
Il enclencha une vitesse… et la voiture se mit à patiner ! Les pneus à crisser, et le moteur à gronder.
Alors Wolf poussa lui aussi un cri de colère, quelque chose de rauque et d’animal. Il sentait qu’il allait s’énerver, perdre le contrôle, et que ça serait pas bon du tout pour son image !

Ce faisant, il appuyait aussi comme un dingue sur le champignon. Le moteur se mit à rugir plus fort, dans un beau concert de hurlements animaux et mécaniques… jusqu’à ce qu’ils soient tout à coup libérés, comme un javelot de son lanceur.

Le 4x4 glissa sur la route, flanqué de deux chiens qui le poursuivaient en aboyant.
Ils passèrent sous le périphérique, vers les derniers bâtiments avant la sortie sud d’Epsilon.
Wolf restait crispé sur le volant, à jeter un œil dans le rétroviseur, silencieux. Il n’osait pas desserrer les dents.

Ils approchaient de la sortie. Les filles ne semblaient pas vouloir parler non plus. Sans doute plus la peur que l’ennui... Cassie s’était de nouveau retranchée dans son monde intérieur, la tête toujours enfouie dans sa peluche, peu coopérative.
Leur conducteur avait tout d’un dément ; d’un lunatique ou d’un fou de la gâchette. Et elles se retrouvaient embarquées pour une destination inconnue !

Allaient-elles filer dès que possible, comme la fillette qui l’accompagnait semblait vouloir le faire ? Ou bien le suivre aussi loin que possible, à la recherche de la civilisation ?

Il n’avait pas la moindre idée de ce qui venait de lui arriver. Jamais il n’avait ressenti une telle perte de contrôle, une telle proximité – avec qui que ce soit d’ailleurs. C’était comme s’ils se comprenaient, avec cet animal… qu’ils ne faisaient plus qu’un.
Mais pourquoi s’étaient-ils unis l’espace d’un instant ? Il avait toujours bien aimé les chiens, m’enfin à ce point là… c’était plus de l’amour, c’était de la rage !

L’ambiance après cet épisode était plutôt glaciale. Wolf prit sur lui pour briser cet iceberg. - Il était prêt pour la traversée ; il serait le roi du monde… pour ce qu’il en restait !

- « Bon… Vous aviez un but précis quand vous avez pris votre voiture, ou vous vouliez juste foncer dans la première vitrine venue ? »

Autant se concentrer sur un objectif. C’est ce qu’il faisait en général ; résoudre un problème après l’autre. Et là, la priorité pour lui… c’était de se barrer vite fait !

- « Parce que là on va quitter la ville, alors j’espère que vous avez rien oublié. »

Lizzy le regarda de travers. Son petit jeu de tout à l'heure l'avait franchement refroidi pour le coup et elle se demandait si elle avait bien fait de monter avec ce taré.

- Ouais, on s'était dit qu'on pourrait écraser un cinglé qui se prend pour un clebard, ironisa-t-elle. Dommage qu'on l'ai loupé...

Il rigola doucement, et répondit amusé :

- « Mouais. Je comprends… Vous auriez peut-être dû ; ça m’aurait évité de finir dans un chenil. »

S’il était repris, qui sait où ils étaient capables de l’envoyer ! Et comme il prévoyait de se diriger vers la civilisation… A supposer qu’elle soit encore là.
Non pas qu’il ait la nostalgie de cette civilisation, mais parce qu’il devait savoir. Où elle en était ? Dans quel état étaient ceux qui l’avaient capturé ? - Ses ennemis.
Il ne serait vraiment libre que quand ils auraient disparu !
A moins qu’ils ne le croient mort… une nouvelle fois.

- « Je pensais tracer droit jusqu’à la prochaine ville. Le plus loin possible. Ca vous tente, ou vous avez un autre arrêt pipi à faire avant ? »

Puisqu'elle aimait le taquiner...

- J'suis pas du genre à marquer mon territoire, partout, moi, ironisa-t-elle à nouveau.

Elle regarda par la fenêtre. Un spectacle de désolation totae à tous les coins de la ville...

- T'as une idée de ce qui a causé ce foutu bordel ?