2eme jour dans Epsilon [Début Ash-Willsdorff]

Je vous laisse le choix de l'heure...

A vous de jouer

2 octobre, 13h55, nord ouest d'Utopia.

BIIIIIP BIIIIIP BIIIIIP …

Saloperie de portable !

Ash tâtonna en direction de la stridente alarme sans ouvrir les yeux. Elle mit enfin la main sur son téléphone mobile et entrouvrit un œil afin de couper le réveil. D’abord soulagement du retour au calme, puis violence des souvenirs qui se mettent à affluer. La main inerte de son meilleur ami, l’errance dans Utopia jusqu'à sa demeure, les bâtiments détruits, les cadavres. Durant la marche de la veille elle n’avait pas croisé âme qui vive. Elle avait aperçu des corps mais été restée enfermée dans sa bulle, hébétée, guidée par l’instinct et le besoin de trouver un endroit sûr et familier. Elle était arrivée chez elle alors que le soleil commençait à décliner. Ash avait dû défoncer sa porte. Le chambranle ayant été endommagé, la porte était restée coincée. Elle avait trouvé a boire puis s’était couchée dans le canapé du salon sous un duvet laissé là par un des fêtards de la veille. Elle se fit d’ailleurs la remarque que, par chance, aucun n’était resté crever dans son salon. Elle s’était endormie comme une souche. La plupart des gens dans sa situation n’auraient sans doute pas pu trouver le sommeil. Mais c’était la solution que son esprit avait adoptée pour la préserver du pétage de plomb.
Le réveil fut donc difficile, les sanglots et les haut-le-cœur revinrent à la charge.

Suffit pauvre conne, tu vas pas te suicider a coup de vomissement intensif ! Respire, bouge, agis !

Elle s’écouta et se leva d’un coup. La tête lui tournait, elle avait faim. La jeune femme se dirigea vers la cuisine, et fouilla dans ses placards. Sothida avait dû faire les courses car ils étaient plein à craquer. Elle prit une boite au hasard, l’ouvrit et engouffra son contenu, du cassoulet froid. Elle se demande brièvement où ses colocs pouvaient être, et espéra qu’ils n’étaient pas en train de pourrir à l’étage.
Elle finit la bouteille d’eau entamée la veille. Puis se posa pour réfléchir. L’estomac plein, elle se sentait plus sereine. Du moins autant qu’on pouvait l’être dans cette situation.
Elle se dirigea vers le placard sous l’escalier et en sortit son sac de randonnée, le dégageant des gravats. Elle renonça à accéder aux étages, la maison avait bien été ébranlée et l’escalier était à moitié détruit. Il aurait été dommage de mourir maintenant en s’empalant sur un débris. Par chance, ses colocs et elle étaient bordélique et un bon nombre de fringues séchaient sur les radiateurs du rez-de-chaussée, elle enfourna ce qui lui tombait sous la main, puis bourra un maximum de bouffe dans son baluchon amélioré. Elle pensa soudain au cabas à roulette de mémé que Sothida avait acheté, y plaça le jerrican de flotte qui était stocké sous l’évier et encore plus de vivres. Heureusement qu’un weekend rando festive avait été prévu sinon ce jerrican aurait été vide. Et il n’y avait plus d’eau dans les canalisations de la maison.
Par contre, les médocs étaient dans la salle de bain à l’étage. Elle était couverte de plaies et contusions. Elle dénicha une bouteille de vodka à moitié pleine (elle se demanda par quel miracle) et entreprit de désinfecter ses plaies, heureusement toutes superficielles.
Lorsqu’ elle eut terminé, elle se retrouva face à une question qu’elle avait évité d’évoquer jusque là.
- Ok, je fais quoi maintenant bordel de merde ?

Des armes.

Ash éclata de rire, elle n’arrivait pas à s’arrêter. La situation était grotesque. Elle avait l’impression de se retrouver dans un mix de Mad Max et de L’Armée des Morts avec une pointe de Je Suis une Légende.

Espérons que je n’ vais pas tomber sur une putain de bande de zombies bouffeurs de cervelle !

Toujours secouée de spasme d’hilarité, elle retourna fouiller dans le placard sous l’escalier. Ses amis l’appelaient avec raison la « Caverne d’Ali baba ». En fouillant précautionneusement elle dénicha sa batte de base-ball cloutée, vestige d’une soirée d’halloween qu’elle avait passée en Tank Girl. Elle retourna dans le salon à la recherche d’un souvenir du Japon. Un sabre qu’un charmant jeune homme du cru lui avait offert après une soirée de débauche.
Elle en revint à sa question, où aller maintenant ? Elle se laissa tomber dans le canapé, les yeux dans le vague, complètement incapable de prendre une décision.

Qu’est-ce que j’ vais faire ?

"_ Ohéé ? Il y a quelqu'un ici ?"

Ash sursauta.

Quelqu'un de vivant? Je deviens folle? Non, pas folle. Il y a quelqu'un.

La jeune femme ne savais pas comment réagir, en temps normal elle aurait simplement été voir qui se pointait comme ça à l'improviste, mais là, il fallait réfléchir avant d'agir. Elle regarda le sabre et la batte de base ball sur la table basse. Le sabre? Non, elle aurait l'air ridicule avec ça et elle se savait incapable de s'en servir, en tous cas pas sur un humain. La batte alors.
Elle assura sa prise sur l'instrument et se leva.

-" Qui est là? Qu'est-ce que vous voulez?"

Elle aurait pu essayer d'être aimable mais la méfiance l'avait fait s'exprimer sur un ton carrément agressif. Tout en parlant elle s'était approchée du couloir qui menait à la porte d'entrée, sans toutefois s'y engager. Elle s'adossa sur le mur à coté de l'ouverture prête à frapper et attendis la réponse de son visiteur...

"Madame"?

Ash eut un petit rire. Elle n'avait jamais pu se faire à ce qu'on l'appelle comme ça.

Il se fout de moi celui là ou quoi? Remarque si c'est un militaire le terme n'a rien d'étonnant dans sa bouche. Merde, un militaire! J'espère qu'il va pas me faire un remake de 28 jours plus tard!

Les pensées se bousculaient dans l'esprit de la jeune femme. Un être vivant, pas vu d'autre survivant. Elle était consciente qu'elle n'irait pas bien loin toute seule, s'il avait survécu, si elle avait survécu il y en avait d'autres. Epsilon avait une prison de haute securité. "Merde!" s'esclama t'elle a voix basse.
Le dénommé Willsdorf continuait de parler.

"_ Peut-être .. vous pourriez pas me laisser entrer, ce serait mieux pour discuter, non ?"

Bon, qui ne tente rien...

- "D'accord, vous pouvez entrer mais sachez que je suis armée alors mettez vos mains en evidences"

N'importe quoi!

Cette phrase semblait tout droit sortie du pire blockbuster policier qu'on puisse imaginer!

S'il est vraiment militaire il va te foutre en l'air s'il en a envie...

"_ Je .. je pense que vous pouvez baisser ceci, Mademoiselle .. vous n'avez absolument rien à craindre de moi. "

Ash se détendit et baissa son "arme". S'il s'était pointé tout sourire et décontracté elle aurait eu des doutes, dans cette situation ça aurait été louche. Le sous-lieutenant était dans un piteux état, sale et blessé à l'arcade, la moitié de son visage se cachait sous un voile de sang séché. Il faisait un effort pour paraitre rassurant mais son début de sourire le faisait ressembler à un psychopathe. Genre Jack Nicholson dans Shining. Elle esquissa elle même un sourire et se décida à briser le silence qui commençait à s'éterniser. Ils n'avanceraient pas en se regardant en chien de faïence.

-" Désolée pour l'accueil, mais vous comprendrez que je sois sur mes gardes vu les derniers évènements. Vous voulez vous assoir? On devrait nettoyer votre visage et désinfecter votre plaie..."
Après un moment, elle ajouta "Au fait, je m'appelle Ash."

"_ Bonjour Ash. Je m'appelle Jacques, enchanté de faire votre connaissance."

Jacques, même pour un français pur souche ce prénom était daté. Le militaire accentua son sourire et malgré l'état de son visage cela lui donnait un air vraiment sympathique.

"_ Vous comprenez donc pourquoi je préfère qu'on m'appelle Willsdorf ..."

Ash avait en général un don pour jauger les gens. Elle décida qu'elle aimait bien le sous-lieutenant. Elle sourit elle aussi plus franchement.
- "Oui, je comprends je ne m'appelle pas non plus Ash pour l'état civil j'avoue - elle eut un petit rire - Si on s'occupait de votre visage maintenant?

_ Je crois avoir ce qu'il faut dans le véhicule."

Sur ce, il de dirigea vers la porte sans qu'elle ait eu le temps de lui proposer un désinfectant "made in russie".

"_ Au fait, vous avez mangé ? J'ai ce qu'il faut sinon ...
- Oui, j'ai pas mal de provisions ici merci. Mais je ne serait pas contre une boisson chaude si vous avez de quoi faire chauffer de l'eau, au pire je me contenterais d'une bière!"

Ash ferma les yeux brièvement.
Il va me prendre pour une pochetronne, quoique il est français après tout...
Cette derniere pensée fut ponctuée d'un petit rire.

[Désolé pour la réponse tardive, je n'ai pas accès à Internet durant les weeks-ends. ]

Willsdorff avait entendu la dernière recommandation de la jeune femme. Une boisson chaude ? Il avait certainement ça. Le sous-lieutenant avait fait plusieurs réserves de vivres, constituées principalement de Rations Individuelles de Combat Réchauffables (RICR), lesquelles contenaient l'alimentation pour un soldat, pour une journée environ, du petit-déjeuner, au dîner.

Il partit alors fouiller dans la jeep, et ramena une trousse de premiers secours, ainsi qu'une des dites RICR. Une fois entré dans la maison, après avoir tout de même observé brièvement les alentours, s'assurant de la tranquilité du voisinage, il se mit à la recherche de la jeune femme, qu'il trouva en passant la porte.

Il lui sourit, et brandit d'une manière presque triomphale la ration de combat.

"_ J'ai ce qu'il vous faut ... café, thé ou chocolat chaud ?"poursuit-il alors qu'il commençait déja à enlever l'emballage plastique.

Il maintenait la trousse de premiers secours sous son aisselle gauche, et se dirigea vers ce qui devait être le salon, s'installant dans un des fauteuils, déposant la ration et la trousse de soins sur la table en face de lui. Il commença à ouvrir la boîte de ration, et sortit une autre petite boîte en carton et un emballage en cellophane contenant des petits sachets de sel, sucre, poivre, thé, café, lait et chocolat. Il avait tout disposé sur la table et ouvrit la petite boîte cartonnée de laquelle il sortit un petit réchaud pliable, avec des pastilles chauffantes.

Alors qu'il pliait les bords du réchaud, il la regarda brièvement, avec un sourire .... Il devait ressembler à un gosse fier de sa trouvaille ou de montrer ce qu'il sait faire. Mais Willsdorff était content d'avoir trouvé une autre rescapée. Ils doit sûrement en avoir plusieurs.

Il farfouilla alors dans une des poches de son treillis et sortit un paquet de cigarettes, ainsi qu'un Zippo. Il disposa le réchaud sur la table, et alluma la pastille, qu'il mit dedans. Il sortit ensuite sa gourde et son quart, dans lequel il versa de l'eau, qu'il mit aussitôt à chauffer.

"_ Vous êtes sûre que vous voulez goûter, hein ? C'est .. comment dire .. c'est plutôt dégueulasse ..."fit-il avec un petit sourire, avant de tapoter du doigt le paquet de cigarettes, qu'il finit par ouvrir et à tendre vers la femme.

"_ Vous en voulez une ?"

[HRP : est-ce que lui aussi peut voir des signes de blessure sur ton visage, ou ton corps ? Saignements, plaies .. etc. Merci ! ]

[HRP : quelques coupures et contusions déjà soignées a coup de vodka, sur le visage et les avant bras]

Ash avait suivis le sous-lieutenant jusqu'au couloir et guettait son retour. Quand elle prit conscience de cette réaction elle se rabroua et recula vers le salon. Il revint chargé de tout un fatras de soldat et dit "J'ai ce qu'il vous faut ... café, thé ou chocolat chaud ?
-Mmmh, thé si possible."

Elle le suivit jusqu'au canapé et le regarda installer sa petite boutique. Elle sourit encore en le voyant mettre en place son petit bardas avec son air de petit garçon appliqué.

Si je continue a sourire comme ça bêtement je vais finir par avoir des rides!

Le jeune homme n'arrangea pas la situation lorsqu'il la regarda avec son petit sourire satisfait. Elle ne put faire autrement que de le lui rendre, la satisfaction en moins. Lorsqu'elle le vit sortir un paquet de cigarette le manque de nicotine la prit au ventre.

Je suis vraiment accroc à cette merde !


"_ Vous êtes sûre que vous voulez gouter, hein ? C'est .. comment dire .. c'est plutôt dégueulasse ...
- Oui sûre, je ne suis pas exigeante, je veux juste quelque chose de chaud"
Elle ne put s'empêcher de lorgner vers le paquet de clopes. Ce dont il dut s'apperçevoir parce qu'il lui lança aussitôt, " Vous en voulez une ?
- Oh que oui, avec plai..."

Elle n'eut pas le loisir de finir sa phrase une déflagration venait de retentir et des morceaux de la maison leur dégringolaient dessus.

Merde! Encore un armaggedon ou simple fuite de gaz?

"_ Ash ! Tout va bien ?"

Elle prit le temps de la réflexion avant de répondre. Ses oreilles bourdonnaient mais à priori aucun objet tranchant ou contondant n'était venu l'amputer.

- " On va dire que oui... Hormis le fait que je commence à en avoir assez de toutes ces explosions!"

Elle regarda le jeune homme s'allumer une cigarette et se jeta sur le paquet qu'il lui tendait. Dés qu'elle eut tiré sa première taf, elle se mit à rire. Le plâtre du plafond était tombé en pluie sur la tête du sous-lieutenant et comme si cela ne suffisait pas il clignait frénétiquement d'un œil. Elle secoua elle même les cheveux et un nuage de poussière ne tarda pas à l'entourer.

"_ Dites .. vous êtes sure que nous sommes en sécurité ici ?
- J'en ai pas l'impression! réussit elle a répondre entre deux accès d'hilarité. On devrait se tirer avant que la maison ne nous expédie sur la lune en sautant..."

Elle jeta un regard dépité sur l'eau qui l'instant d'avant bouillonnait joyeusement et qui était désormais répandue sur la moquette défraichie du salon.

Tant pis ce sera pour plus tard.

Elle commença a rassembler les affaires qu'elle avait préparé avant l'arrivée du militaire en s'adressant à son compagnon d'infortune."Allons-y Will. Je peux vous appeler Will, et tant qu'on y est on pourrait peut être se tutoyer non?"

Alors qu'il tirait sur sa cigarette, et qu'il savourait ses bouffées, tout en essayant de chasser cette poussière qui lui démangeait l'oeil. C'est alors que la jeune femme sombra dans un fou rire, tout en enlevant la poussière et le plâtre qui s'était accumulé sur la tête de Willsdorff. Comme s'il n'était déja pas assez dégueulasse comme ça ....

En tout cas, le fou rire fut communicatif, et lorsque Willsdorff se rendit compte que c'était de sa faute, il arbora un autre sourire, sourire un peu gêné toutefois. Il a certainement du rougir un peu, mais lorsque l'on pouvait voir la couche de crasse incrustée sur son visage, rien ne pouvait paraître.

Il acquiesa, en silence et opinant du chef, l'idée d'Ash. Se barrer d'ici, au plus vite, et trouver un endroit plus sûr. Il savait peut-être même ou aller, d'ailleurs. La jeune rescapée commença à rassembler ses affaires et l'officier français fit de même, ramassant son quart et il le réemboita dans la gourde, avant de la ranger et de la fixer à son ceinturon.

Il s'épousseta également les épaules. Il était en train de se dire qu'il ressemblait à un Pierrot apocalyptique lorsqu'Ash fut prête.

"Allons-y Will. Je peux vous appeler Will, et tant qu'on y est on pourrait peut être se tutoyer non?"

"_ J'y vois aucun problème, Ash"fit-il tout en tenant la porte le temps qu'elle la passe.

Français .. et gentleman malgré tout ! Il s'installa au volant de la jeep, et actionna le contact.

"_ Vous .. pardon, tu sais ou aller ? Une idée particulière peut-être ?"lui avait-il demandé en s'appuyant sur le volant et en calant au mieux son arme sur le tableau de bord pour l'avoir à portée de main.

"_ Vous .. pardon, tu sais ou aller ? Une idée particulière peut-être ?
- Non, pas vraiment. Avant que tout nous pète à la gueule je devais aller à l'Underground, un bar du centre ville. Un certain nombre de mes amis devaient s'y trouver quand... Enfin, à mon avis, il y à peu de chances que quelqu'un se trouvent encore là-bas. Ash fit une lègère pause et reprit à vois basse. Personne en vie du moins. Ceci dit, ça ne coute rien d'aller jeter un oeil, à moins que tu n'aies une meilleure idée?"

Ash n'osait pas regarder son compagnon d'infortune en face. Evoqué ses amis probablement mort l'avait replongée dans ce sentiment de tristesse et de panique mélangés, les sanglots menaçaient de reprendre. Elle essayait de se maitriser.

Sothida!

- "Attend, je vais laisser un mot à la maison des fois que mes colocs aient survécus, pour leur dire où on se trouve. Elle regarda Will bien en face cette fois. Alors centre ville ou bien...?"

Lorsqu'ils pénétrèrent dans les abords du centre ville, le chaos qui régnait les laissa stupéfait. Utopia était en bonne forme comparée au spectacle de désolation qui s'offrait à eux.
Heureusement qu'ils avaient un véhicule tout terrain, la progression était lente et ils devaient slalomer entre les voitures accidentées qui encombraient les rues. Ash ignorait scrupuleusement les cadavres dans les voitures. Mais plus ils approchaient des artères commercantes, plus il devenait difficile d'ignorer les défunts. Les habitants d'Epsilon étaient tombés, fauchés en pleine activité.
Les corps semblaient presque avoir été mutilés, certains avaient perdus des membres qu'on pouvait apperçevoir éparpillés dans les environs. D'autres victimes semblaient avoir brulé. Un point commun cependant, les visages étaient figés dans une expression d'horreur et de terreur mélée. L'odeur de mort était presque palpable. Ash pensa qu'ils avaient de la chance dans leur malheur que " l'Incident " se soit produit en Octobre. Sous le soleil d'Aout l'odeur de putréfaction aurait été insoutenable.
Elle fut soudain prise de vertiges puis son estomac fut prit de spasmes. elle s'ecria, " Arrete toi, j'vais gerber!"

2 Octobre 17h30 [ vers les rues]