Je m'appelle Andrew, Andrew Johnson. Je travaille dans un cabinet d'avocats, Stanley & Gifford, depuis deux ans maintenant, et je ne fais pas partie de ceux qu'on s'arrachent. Non, je traite les cas courants, comme les divorces ou encore les accidents. Rien de bien transcendant quoi, mais j'aime mon boulot et je le fais correctement.
A 29 ans, je suis un garçon plutôt solitaire et casanier. J'ai quelques amis qui désespérent de me voir fréquenter une fille un jour. Pourtant, je ne suis pas contre. Je crois simplement que je ne leur plais pas vraiment. La dernière que j'ai emmené au restaurant a dit que j'étais trop sérieux et maniaque. Depuis quand être sérieux est une tare ? Quant à être maniaque, j'aime l'ordre c 'est tout.
On dit parfois de moi que je suis un gars banal, moi je crois surtout que je suis comme tout le monde, ni plus intelligent, ni plus fort que la moyenne. Simplement comme tout le monde.
Ce 15 octobre, ma journée a suivi son rythme immuable. Levé tôt, petit dejeuner autour d'un café, de tartines à la confiture et du journal, métro, boulot... J'avais rendez vous en centre ville avec une cliente pour régler un cas de divorce un peu plus complexe car Madame voulait la garde du chien. J'ai horreur de ça... Des gosses je comprends, mais le chien... J'ai déjà eu le cas d'un bonhomme qui voulait la garde exclusive du perroquet ! On voit de tout dans mon boulot vous savez ?
Enfin, bref, à 14h45 tout était plié et je rejoignais le cabinet en métro, comme toujours. Je n'ai pas de voiture et puis, avec la circulation, ce n'est même pas envisageable.
Le train n'était pas trop bondé, ce n'était pas encore l'heure de pointe. Je lisais tranquillement mon dossier suivant quand il y a eu de grandes secousses. Je me suis retrouvé par terre sans comprendre, au milieu des gens qui criaient. Les freins du train crissaient. Il y a eu un choc. Des cris. Des secousses encore. Et le noir...