Ce matin là, Eléna Suarez, vingt cinq ans, avait pris la route alors que le soleil ne s’était pas encore lever. Le voyage allait être long avant d’arriver à destination. Le bahut roula plusieurs heures avant de passer la frontière et de continuer son chemin sur la quatre voix. C’était d’ailleurs à ce moment là que la jeune femme s’était tournée vers son frère assit à côté d’elle. Juan l’avait regardé en souriant alors qu’elle lui faisait une promesse. C’était décidé, aujourd’hui elle arrêtait de fumer.
La jeune femme avait la peau légèrement bronzée, les yeux marron très foncés et presque noirs, et des cheveux noirs légèrement ondulé et épais … Autant d’éléments qui ne laissent aucun doute sur ses origines hispaniques. Elle n’est pas très grande, tout au plus dans les un mètre soixante dix. Plutôt sportive, elles possèdent des épaules relativement larges et des bras aux muscles bien dessinés. Elle doit faire dans les cinquante cinq, soixante kilos, tout au plus. On la dit d’ailleurs plutôt attirante, en tout cas elle plait aux hommes. Pourtant son apparence fait sensiblement penser à un vrai garçon manqué, ce qui n’est d’ailleurs pas totalement faux
La route défilait, étape par étape comme un long ruban infinie. Dans une petite heure, le poids lourd atteindrait le périphérique de Epsilon. Après le passage de cette ville, il ne resterait encore six heures avant d’arriver. Tout ce voyage, allait encore être long et fatiguant.
Heureusement, il y avait Juan, son plus jeune frère était déjà âgé de seize ans et il était tout ce qui lui restait. Elle le regarda un moment, et un sourire s’afficha sur le visage d’Elena. Elle l’avait presque élevé seul à la mort de leur mère et malgré son age, elle ne pouvait s’empêcher de le protéger. Dormant au près d’elle, le jeune garçon avait l’air si calme et détendu. Doucement, elle passa une main dans la chevelure sombre de Juan, qui se retourna alors, en murmurant des mots inaudibles. Il devait rêver et s’était bon de le voir ainsi.
1er Octobre 2006... 14h59
Le camion venait de prendre le périphérique de Epsilon pour contourner la ville. A la radio la mélodie d’un vieux rock’n roll des années soixante, arrivait aux oreilles d’Elena. Décidément Jimmy Hendrix restait indémodable et passerait en boucle pendant des siècles sur les ondes. Du moins, la jeune femme le pensait à ce moment là.
Ce fut alors que le ciel s’obscurcit, d’où elle était, elle ne vit pratiquement rien de l’Eclipse qui avait lieu. Pendant une seconde, tout semblait calme malgré l’obscurité. Le ronronnement régulier du camion parvenait à l’oreille de la jeune femme. Survint alors un bruit sourd et violent couvrant la musique et le son du moteur. Puis ce fut une lumière vive, un cri, le camion qui fait un virage brusque, la cabine qui se penche, les caisses qui s’effondre, le choc … Puis le vide et l’obscurité de l’inconscience.